La dermatite par allergie à la piqure de la puce chez le chien

L'allergie à la piqure de la puce est la principale dermatose du chien et du chat

La puce est le principal parasite rencontré chez le chien et le chat. Si elle peut être à l'origine de lésions traumatiques diréctement liées à sa piqure, elle est surtout à l'origine d'une allergie due à sa salive, qui peut être très sévère tant en démangeaisons qu'en lésions.

Photo 1: Puce appartenant à l'espèce Ctenocephalides felis
Photo 1: Puce appartenant à l'espèce Ctenocephalides felis

 

Signes cliniques

On distingue 2 types de dermatoses liées aux puces, à savoir la pulicose et la dermatite par allergie aux piqures de puces. Si dans les 2 cas, la dermatose résulte d’une infestation plus ou moins importante par des puces, ce n’est que dans la seconde qu’un phénomène allergique est associé.

 

Pulicose

Contrairement à l'idée généralement reçue, lors de pulicose, l’infestation peut être massive, mais le prurit est souvent modéré. Des boutons et quelques  squames sont notées, principalement sur les régions dorso-lombaire, périnéale et sur les cuisses. Une perte de poils secondaire au prurit est parfois présente.

 

Dermatite par allergie aux piqures de puces

La dermatite par allergie à la piqûre de puces  est la cause la plus fréquente de prurit chez le chien. En France, chez le chien adulte, elle représente ainsi près de la moitié des dermatoses prurigineuses.

Allergie due à la piqure de la puce chez le chien
Photo 5: DAPP chez un Akita inu

En France, les races chow-chow, Labrit, Setter, Fox terrier, Pekinois et Epagneul breton seraient prédisposées. La race berger allemand est souvent considérée comme une race plus sensible à la DAPP. En fait, cela ne reflète que la fréquence de cette race dans la population canine. Les lésions apparaissent chez de jeunes adultes, rarement avant l’âge d’un an. Elle peut toutefois survenir plus tardivement et dans ce cas, les symptômes sont plus sévères. L’existence d’un chat sous le même toit, constitue un facteur de risque important de récidives, même si celui-ci est correctement traité.

Photo 6: DAPP chez un Chow-chow
Photo 6: DAPP chez un Chow-chow

Près de 80 % des chiens qui présentent une DAPP, ont également une dermatite atopique. Réciproquement, 2 chiens atopiques sur 3 présentent une DAPP. Il est donc probable que les chiens atopiques soient prédisposés au développement d’une allergie aux piqures de puces et que l’infestation par celles-ci soit un facteur déclenchant d’une dermatite atopique. Cela justifie de la nécessité d’un contrôle antipuce draconien chez les chiens atopiques, ou appartenant à des races à risque, et de la recherche d’une allergie aux aéroallergènes chez les chiens atteint de DAPP. De plus, la DAPP est probablement la principale cause de réapparition du prurit chez les chiens atopiques désensibilisés.

Photo 7 : Manifestations dorsolombaires de DAPP
Photo 7 : Manifestations dorsolombaires de DAPP

Le prurit constant peut parfois être très violent et il se localise essentiellement à la région dorso-lombaire. Les lésions cutanées sont caractérisées par des rougeurs et des boutons. Chez les animaux à pelage clair, une coloration jaunâtre des poils, due au léchage, est fréquente. Des lésions secondaires tels que des croûtes ou une hyperpigmentation apparaissent progressivement. Lors d’un mauvais contrôle thérapeutique, des complications infectieuses apparaissent. On peut alors observer l’apparition d’une infection cutanée superficielle qui va venir aggraver le prurit. En l’absence de traitement, elle évoluera vers une infection cutanée profonde parfois gravissime. Chez certains chiens, la DAPP peut se manifester sous la forme de nodules fibreux prurigineux, multiples de 0,5 à 2 cm, en région dorsale.

Photo 8: Infection profonde lros de DAPP
Photo 8: Infection profonde lros de DAPP

Diagnostic

 

Même s'il s'agit d'une dermatose très commune, son diagnostic de certitude est souvent difficile à obtenir. Par contre, il est assez facile d'avoir une forte suspicion.

 

Chez le chien, le diagnostic de DAPP repose sur l’existence de signes cliniques et de données épidémiologiques compatibles, sur la mise en évidence de puces ou de leur déjection sur l'animal, sur la mise en évidence d’une hypersensibilité par des examens allergologiques ou encore la réponse à une élimination des puces. Même si dans la majorité des cas la DAPP se manifeste par une atteinte dorsolombaire, tout chien présentant une dermatose dorsolombaire n'a pas forcément une DAPP et c'est alors au vétérinaire de faire la part des choses, en éliminant notamment d'autres dermatoses comme une cheylétiellose, une phtiriose ou encore une adénite sébacée.

 

La confirmation de l’infestation de l’animal par des puces n’est pas toujours aisée. En effet, l’isolement des puces ou de leurs déjections est souvent impossible. Cela s'explique notamment par le fait que ces animaux allergiques se mordillent, et se lèchent plus efficacement que les autres, éliminant ainsi une plus grande part des puces présentes sur leur corps. En conséquence, ce n'est pas parce qu'un animal n'a ni puce ni déjection visible sur son corps, qu'il faut écarter une DAPP.

Photo 9: Déjections de puces
Photo 9: Déjections de puces

L’existence d’anneaux de Dipilidium caninum aux marges de l’anus, voire dans l’environnement, est souvent un signe d’infestation par des puces.

 

Traitement de la dermatite par allergie aux piqures de puces

 

Le traitement étiologique : La lutte contre les puces

 Le nombre d’insecticides s’est progressivement développé ces dernières décennies. On a ainsi vu apparaître de nouvelles molécules, mais aussi de nouvelles formulations facilitant de plus en plus les traitements antipuces. La molécule employée est choisie en fonction de son mode d’action, de son efficacité, mais aussi de sa toxicité, aussi bien pour l’animal que pour ses propriétaires.

 

 Si des résistances aux insecticides sont décrites pour la plupart des molécules, les échecs sont néanmoins plutôt liés à l’usage inadéquat de la molécule, ou à une mauvaise gestion antipuces, notamment l’absence de contrôle des congénères et/ou de l’environnement ou encore le non respect du nombre de pressions recommandé par le laboratoire.

 

 Quelle que soit la situation, on ne négligera pas les mesures mécaniques de traitement de l’environnement. A l’intérieur, on réalisera donc préalablement à tout traitement, un bon nettoyage de la maison, avec notamment passage de l’aspirateur, lavage des zones de couchage des animaux. Le passage fréquent de l’aspirateur permet d’éliminer 15 à 20 % des larves, et 32 à 59 % des œufs. A l’extérieur, on nettoiera ou détruira les niches écologiques où les animaux passent suffisamment de temps pour que les œufs, ou les déjections qui servent de nourriture aux larves, soit déposés.

 

Le traitement puis la prévention antipuces doit prendre en compte le chien concerné, mais aussi ses congénères et l'environnement. Le traitement à mettre en place chez un chien vivant seul en appartement n'est pas le même que celui qui vit en pavillon avec 2 chats.

 

Contrairement à une idée fortement admise, un chien vivant en appartement peut tout à fait avoir des puces et au moins se faire piquer par des puces de manière plus ou moins régulière. Par expérience, ce sont souvent les animaux le plus fortement infesté du fait de cette fausse croyance.

Photo 10: Puce au coeur des lésions
Photo 10: Puce au coeur des lésions

Le traitement symptomatique 

Le traitement de la DAPP ne passe pas uniquement par l’élimination des puces. En effet, il faut souvent associer un traitement symptomatique antiprurigineux car celui-ci est bien souvent très violent. On emploie plus communément des dérivés de la cortisone appelés corticoïdes qui procurent une amélioration rapide. Ce traitement est généralement de courte durée et sous couvert qu'il n'y ait pas de contre-indication à leur utilisation.

 

La gestion des complications infectieuses

Celles-ci sont fréquentes et généralement dues à des bactéries ou à des levures. Ces complications doivent donc également être gérées lorsqu’elles sont présentes. On associe alors des antibiotiques et/ou des antifongiques administrés par voie orale, à des topiques antiseptiques. On prendra toujours soin de respecter les recommandations des laboratoires concernant l’intervalle de temps entre leur application et celle de l’insecticide.

 

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